Une étude récente met en garde contre la consommation d’alcool et les risques pour la santé. Les limites considérées jusqu’à présent comme « sûres » seraient encore trop élevées.

Des recherches ont été publiées dans le Lancet, l’une des revues médicales les plus autorisées, mettant en garde contre la consommation d’alcool et soulignant les risques pour la santé.

L’étude a analysé les données de quelque 600 000 buveurs dans 19 pays à revenu élevé, dont la France.

La conclusion est que les limites fixées pour une consommation d’alcool « sûre » sont encore trop élevées. Les auteurs ont souligné que la consommation hebdomadaire de plus de 100 grammes a un effet négatif sur l’espérance de vie.

100 grammes d’alcool correspondent à 12,5 unités d’alcool, ce qui se traduit par 5 ou 6 verres de vin ou de petites chopes de bière, soit environ la moitié des limites recommandées en France, en Espagne et au Portugal.

Les limites d’alcoolémie aux États-Unis sont encore plus élevées, tandis que les nouvelles directives britanniques sur la consommation d’alcool vont dans le sens de ces chiffres, recommandant de ne pas dépasser 6 verres par semaine.

Les sujets de l’étude ne présentaient pas de problèmes cardiovasculaires ; la relation entre la consommation d’alcool et la mortalité toutes causes confondues, les maladies cardiovasculaires graves et les maladies cardiovasculaires en général a été évaluée.

Résultats de l’étude sur la relation entre la consommation d’alcool et la mortalité

Selon les résultats de l’étude, une consommation d’alcool supérieure à 100 grammes par semaine est associée à un risque plus élevé d’accident vasculaire cérébral, de maladie coronarienne autre que l’infarctus du myocarde, d’insuffisance cardiaque, de maladie hypertensive mortelle et d’anévrisme aortique mortel.

L’exception à cette règle est l’infarctus du myocarde, pour lequel on a observé un renversement de tendance, puisque, toujours selon les résultats de la recherche, le risque était légèrement inférieur chez les personnes ayant déclaré consommer plus de 100 g par semaine.

Mais le résultat le plus intéressant est sans doute l’espérance de vie globale : par rapport à ceux qui ont déclaré consommer 0 à 100 g d’alcool par semaine, les sujets qui ont déclaré boire 100 à ≤ 200 g par semaine, 200 à ≤ 350 g par semaine ou plus de 350 g par semaine avaient une espérance de vie plus faible à 40 ans d’environ 6 mois, 1 à 2 ans ou 4 à 5 ans, respectivement.

Alors, alcool oui ou non ?

L’éternelle question du oui ou du non à l’alcool fait l’objet de débats depuis plusieurs années. Depuis longtemps, on affirme qu’une consommation modérée d’alcool est associée à un risque cardiovasculaire moindre, surtout lorsqu’il s’agit de vin rouge, de préférence jeune et, bien sûr, de bonne qualité.

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Un certain nombre d’études ont depuis commencé à remettre en question ce concept, mais, plus important encore, les associations dose-réponse de la consommation d’alcool avec les différents types de maladies cardiovasculaires doivent encore être comprises.

Cette étude est donc intéressante car elle fixe une limite précise, en utilisant un échantillon assez large de buveurs sans antécédents de maladie cardiovasculaire. Les données obtenues soutiennent l’adoption de limites de consommation d’alcool plus basses que celles recommandées dans la plupart des directives nationales actuelles.

Ainsi, à la question : « Alcool oui ou non ? », nous pourrions répondre oui, lorsqu’il s’agit d’un plaisir et qu’il est limité à de très petites quantités ; non s’il est épuisé, surtout lorsqu’il devient un vice.